Alors que l’on fête ce 10 décembre, le soixante-dixième
anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, adoptée en
1948 par les Nations Unies, il est fondamental dans un monde où le relativisme
prend le pas et où les communautarismes et autres nationalismes s’en prennent à
cette déclaration au nom de la soi-disant spécificité de leur communauté ou de
leur culture que la défense des droits de l’humain est la première priorité des
humanistes et que ceux-ci doivent s’appliquer, sans exception aucune, à tous
les membres de l’Humanité.
Aucune excuse ne peut être donnée pour refuser à un individu
d’être libre et égal aux autres.
D’autant plus que, dans une démocratie, ce n’est pas
l’élection qui me garantit la liberté, l’égalité et la fraternité parce que je
ne crois pas en la sagesse des masses qui éliraient les meilleurs qui auraient
le meilleur programme et qui seraient ceux qui me protègeraient contre tous les
abus à ma liberté et mon individualité ainsi qu’au lien social démocratique.
Non, ce sont le respect (du pouvoir et des autres membres de
la communauté à laquelle j’appartiens) dû à ma dignité d’humain et qui se
matérialise concrètement en partie dans mes droits d’humain (l’autre partie du
respect étant celle qui est due à mes choix de vie soutenus par ces droits
d’humain), ceux qui me garantissent que je sois libre, que sois l’égal des
autres et que je puisse réclamer de la fraternité (sous forme de tolérance et
de solidarité) et non le «pouvoir du peuple».
Et ce respect est le fondement même de la démocratie et, par
conséquent, ces droits ne peuvent être changés sous peine d’éliminer la
démocratie.
Ils n’entrent donc pas dans le pouvoir du peuple ou de ses
représentants de les changer et de les abroger même si, cas improbable, 100% de
la population serait pour (on ne peut supprimer ces droits naturels des
générations à venir).
Ce n’est d’ailleurs que de cette manière que je puis
accepter que l’élection mette au pouvoir des gens qui ne partagent pas mes
opinions parce que je sais que je garderai l’essentiel, mes droits d’humain,
imprescriptibles et garantis par la société.
Mais je ne suis pas naïf ou stupide comme ceux qui croient
qu’il suffit d’énoncer des droits et d’établir des règles démocratiques pour
affirmer que tout va bien dans le meilleur des mondes.
La démocratie et les droits de l’humain sont des joyaux
fragiles qui font la grandeur de l’Humanité mais qui se protègent contre les
mauvais penchants de cette dernière.
On peut voir, en ce début de troisième millénaire, le verre à
moitié rempli ou à moitié vide.
D’un côté, jamais autant de gens n’ont vécu dans un régime
démocratique plus ou moins parfait.
De l’autre, la montée en puissance de régimes autocratiques
et totalitaires, de la Chine à la Turquie, de la Russie au Congo, du Venezuela
au Cambodge, montrent que rien n’est gagné dans le combat pour la liberté et
l’égalité.
Non seulement cette Déclaration universelle ne doit pas être
oubliée comme une sorte de momie que l’on vénère sans la pratiquer mais elle
doit être remise au cœur de la gouvernance mondiale et défendue, sans
faiblesse, par tous ceux qui savent la valeur des droits de l’humain quand on
les a et le prix exorbitant à payer quand ils nous ont été enlevés.
Un combat qui est éminemment centriste.
Alexandre Vatimbella
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