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09 janvier 2024

La démocratie aurait du nous protéger des dirigeants crapuleux, corrompus et apprentis dictateurs

S’il fonctionnait correctement, le régime démocratique n’aurait jamais du permettre l’arrivée du pouvoir de Donald Trump, de Boris Johnson, de Vladimir Poutine ou de Benjamin Netanyahou, notamment.

Et il aurait du disqualifier bien d’autres, d’être en mesure de candidater pour le conquérir comme Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Eric Zemmour et tous les extrémistes et populistes de la galerie politicienne française.

Evidemment, on ne peut s’empêcher de penser à Adolf Hitler ou Benito Mussolini qui parvinrent au pouvoir par des moyens légaux et avec le soutien d’une partie des électeurs.

Pourquoi la démocratie aurait du nous protéger des dirigeants crapuleux, corrompus et apprentis dictateurs?

Parce que son fonctionnement «normal» implique des électeurs bien formés et informés qui doivent être un rempart naturel contre ce genre de personnages.

Donc des citoyens rationnels et raisonnables capables de résister aux passions.

Et que cela n’est pas le cas.

C’est donc à la base que le système faillit depuis toujours.

C’était normal lors de son apparition parce que la tâche de formation et d’information des individus pour ne faire de vrais citoyens responsables capables de discernement suffisant et éveillés n’avait pu, par définition, être menée à bien.

Au bout de près de 250 ans d’existence, cela s’appelle un échec.

Reste à savoir si cet échec est inévitable ce qui remettrait en question l’existence même d’un régime démocratique sur la planète puisque, collectivement, les humains seraient incapables de le faire fonctionner, même pas correctement, mais même basiquement.

Un premier point rassurant est que l’arrivée au pouvoir de dangereux individus demeurent, sinon, une exception, en tout cas minoritaire.

Cependant, il suffit souvent d’une fois pour que tout se dérègle.

Un deuxième est que nous ne savons pas si nous sommes capables de devenir réellement, tous, des vrais citoyens parce que nous n’avons jamais essayé et/ou réussi à mettre sur pied et à faire fonctionner un système de formation et d’information de l’individu qui lui assure cette qualification.

En revanche, nous avons vu qu’une partie des populations des pays démocratiques s’était emparée des bienfaits du régime démocratique pour en abuser, voire le pervertir.

C’est le cas de la liberté d’expression quand elle devient une logorrhée de haine, de violence et de menaces.

C’est aussi le cas de l’autonomisation grandissante des individus qui, au lieu de déboucher sur un citoyen responsable, produit des personnes irresponsables, égocentriques, assistées, insatisfaites et irrespectueuses, demandant sans cesse une sur-égalité pour elles-mêmes et ayant un comportement consumériste vis-à-vis de la politique.

D’où le titre d’un de mes ouvrages: «L’individu du 21e siècle, grand prédateur de la démocratie?»

Tout est-il perdu pour autant comme la situation actuelle du monde libre semblerait nous le démontrer?

Pas si sûr.

Non pas qu’il faille se bercer d’illusions et de rêves chimériques en la matière.

Une des raisons d’espérer c’est la lutte de nombre de peuples asservis pour acquérir la liberté et vivre en démocratie.

Une autre est l’attachement des populations des pays démocratiques à de valeurs humanistes.

Mais cela ne suffit pas alors que plane sur les Etats-Unis le retour au pouvoir de Donald Trump et que les pays d’Europe sont de plus en plus gangrénés par la montée des extrémismes de gauche et de droite avec, en France, le spectre d’une présidence Le Pen en 2027.

Il faut donc réagir et vite en espérant que les mesures prises ne viendront pas trop tard.

Cela suppose un effort sans précédent pour le système de formation soit performant et que l’on crée un système d’information citoyenne qui n’existe pas aujourd’hui.

Une tâche immense à la hauteur des enjeux: la liberté dans l’égalité et l’égalité dans la liberté, seule formuler pour assurer la dignité de chacun dans la fraternité.

Alexandre Vatimbella

 


02 janvier 2024

La démocratie n’est pas le régime le plus fort mais le plus juste

Pour bien comprendre la problématique de la démocratie dans sa confrontation avec les régimes autocratiques et totalitaires, il faut rappeler une évidence.

La démocratie ne se bâtit pas sur la force mais sur des valeurs qui bannissent son usage institutionnalisé.

De même, elle ne demande pas l’adhésion forcée à un pouvoir mais l’observance de règles et de principes qui garantissent la liberté et l’égalité entre les citoyens. 

De là sa «faiblesse» qui est en réalité une fragilité inhérente à ce qu’elle est et à son fonctionnement.

Celle-ci provient de l’essence même de son projet, être le régime politique le plus juste, c’est-à-dire garantissant à tous les mêmes droits et à chacun les mêmes chances de réaliser son projet de vie. 

Elle recherche donc l’adhésion libre en échange d’une vie libre d’individus égaux. 

Sa légitimité n’est pas basée sur la violence politique mais sur le principe du respect de la dignité humaine et de l’individualité de chacun qui se réalisent concrètement par les valeurs de liberté et d’égalité qui sont sa raison d’exister.

L’entreprise démocratique a donc besoin de soutiens actifs et cela passe par des citoyens éveillés, c’est-à-dire conscients de vivre dans une société qui leur donne le plus de capacités de se réaliser du mieux possible et d’atteindre leurs objectifs existentiels.

Pour cela, conscients que la démocratie pour réellement se réaliser a besoin d’individus responsables et prêts à relever le défi de la liberté, ses promoteurs ont, dès le départ, conceptualiser que pour y parvenir il fallait créer les conditions où tous pourraient acquérir une formation qui les rendent aptes à vivre en démocrates et de pouvoir être correctement informés pour prendre les décisions au mieux de leurs intérêts et de ceux de la communauté dans laquelle ils vivent (qui est, in fine, l’Humanité tout entière).

C’est à ces seules conditions – malheureusement pas encore réalisées – que la démocratie peut fonctionner et être ce régime le plus juste de tous ceux qui puisse exister.

Mais on comprend bien que cette capacité nécessite une cohésion sociale issue de cette intelligence raisonnée que pour vivre en paix et en liberté, il faut la protéger par son comportement vis-à-vis de l’autre de respect impératif de sa dignité et de son individualité.

Jamais la démocratie ne sera le régime le plus fort parce que tel n’est pas son but à l’opposé de tous les régimes autoritaires, autocratiques et totalitaires.

Mais, toujours, elle sera le plus juste.

Et pour faire bénéficier de ses bienfaits, elle a besoin que l’on fasse des efforts pour les mériter.

Des efforts qui sont bien peu de choses face aux bienfaits qui en résultent.

Alexandre Vatimbella