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26 février 2023

S’opposer, est-ce le rôle de la minorité en démocratie?

Une opposition, ça s’oppose.

Derrière ce truisme, il y a d’abord des significations.

Une opposition c’est une lutte contre.

S’opposer, c’est faire obstacle à quelque chose, agir contre quelqu’un, combattre, empêcher.

Que des termes négatifs…

S’opposer en politique ce serait donc quelque part plutôt détruire que construire puisqu’il s’agirait de contester systématiquement les décisions du pouvoir en place.

Dès lors, la pratique de l’opposition dans une démocratie est généralement d’être constamment dans un conflit avec ce pouvoir ce qui mine le système.

On est même souvent dans l’«oppositionisme» de principe avec des opposants dont la religion est d’être toujours contre.

Pourtant «opposer» c’est aussi mettre en regard deux visions différentes ou deux manières d’agir.

C’est bien sûr toujours d’être face à face avec une chose mais cela peut permettre néanmoins d’être parfois aussi côte à côte, en construction commune lorsque des visions différentes partagent quelques points identiques ou proches.

Avoir des divergences souvent profondes n’exclut pas d’avoir parfois des convergences réelles et de pouvoir former des consensus de circonstance.

Bien sûr, cette situation survient de temps à autres mais elle est tellement vue comme anachronique que l’on s’en étonne ou qu’on la présente comme une exception qui confirme la règle.

Alors oui, un système démocratique par essence reconnait la divergence d’opinion et la réalité que tout le monde n’est pas d’accord sur tout.

L’unanimisme en matière politique, qui serait une sorte de nirvana s’il correspondait à un vrai accord libre de toutes les parties, est plutôt suspect pour des démocrates tant il ressemble au fonctionnement d’une société totalitaire.

Cependant, une démocratie apaisée, c’est-à-dire mature, doit pouvoir pratiquer le consensus et le compromis le plus possible sans que cela soir vu – et du côté de la majorité et du côté de la ou des minorités – comme une sorte de dévoiement de leurs principes ou de compromission, au contraire mais comme la reconnaissance que quand ce qui rapproche est plus puissant que ce qui éloigne, on peut trouver un accord qui ne vous fera pas passer comme «traître» ou «vendu».

D’où, bien sûr, ce constat que nous sommes loin d’avoir atteint la maturité démocratique...

Peut-être, déjà, on pourrait bannir le terme «opposition» pour désigner la ou les minorités politiques car le rôle premier de celles-ci n’est pas, en effet, de s’opposer mais bien de représenter d’abord ceux qui les ont élues dans une démarche plus positive de défense d’une politique plus ou moins alternative à celle suivie par la majorité.

Ce serait également leur donner une image plus avantageuse.

 

 

25 février 2023

Un service public d’information citoyenne n’a jamais existé, il est grand temps de l’inventer

Informer correctement les citoyens est non seulement un devoir impératif pour la démocratie mais une entreprise existentielle pour qu’elle puisse perdurer et, surtout réaliser ses promesses d’émancipation de tous les individus.

Sans un citoyen bien formé et informé c’est-à-dire éveillé et «au courant», capable de comprendre le monde qui l’entoure pour prendre des décisions responsables concernant ses intérêts et celui de ses proches mais aussi de la communauté dans laquelle il vit, il ne peut y avoir de vraie démocratie.

Or jusqu’à présent la possibilité de recevoir une information non biaisée et sans filtre venant d’un véritable service public d’information citoyenne n’a jamais été réalisée malgré les engagements et les timides tentatives.

La mémoire collective est le plus souvent bien défaillante aidée en cela par des récits qui prennent beaucoup de liberté avec les faits.

C’est le cas avec le journalisme.

Ainsi, on nous explique que nous serions entrés dans l’ère de l’information spectacle, d’une déontologie journalistique peu respectée et une volonté de faire le buzz avec une prédominance de l’opinion dans la narration et le commentaire des faits.

Or cette description est celle, avec plus ou moins de nuances, de ce qu’est le journalisme depuis toujours!

Dès lors, celui-ci n’a jamais rempli le rôle premier qui doit être le sien dans une démocratie républicaine, donner une information citoyenne c’est-à-dire la plus neutre possible en relatant les faits et en les expliquant pour que ce soit le citoyen lui-même qui se fasse son opinion en toute indépendance au mieux de ses intérêts, de ses valeurs en regard de son comportement responsable dans la communauté dont il fait partie.

Oui, le service public d’information citoyenne n’existe pas, n’a jamais existé et est  encore à inventer.

Il est donc grand temps d’installer cet organisme qui fera passer un palier à la démocratie réelle afin de la rendre mature, pour la rapprocher de son idéal.

La formation du citoyen (instruction et information) est si importante qu’il nous faut revoir de fond en comble les outils de la diffusion l’information citoyenne et plus particulièrement ce que l’on appelle faussement «le service public» qui existe dans la plupart des pays démocratiques mais qui fonctionne avec une tutelle plus ou moins importante de l’Etat et un cahier des charges trop mince qui laisse la possibilité de dérives idéologiques ainsi que de mauvais fonctionnements tant au niveau de son organisation que de la qualité de l’information diffusée.

Dans ce cadre, il faut tenir en très haute estime le journalisme et le métier de journaliste.

Et pour ceux qui souhaitent être des journalistes du service public, il faut mettre en place une formation particulière et une déontologie très stricte.

On la souhaiterait pour l’ensemble de la profession mais une ligne rouge que l’on ne peut pas dépasser se dresse: la liberté d’opinion qui se traduit par la liberté d’expression donc la possibilité pour tous de créer et/ou de travailler dans un média indépendant.

Parce que, bien évidemment, le service public d’information citoyenne doit coexister avec la presse privée quelle qu’elle soit.

Sa complémentarité est la presse d’opinion alors qu’aujourd’hui on a plus que l’impression que c’est le service public qui est un auxiliaire de celle-ci.

D’où, sans doute, son incapacité à remplir sa mission.

Alexandre Vatimbella

 

24 février 2023

Ne jamais oublier que le but des extrêmes est d’abattre la démocratie

En choisissant une stratégie du désordre LFI – et ses idiots utiles – poursuit le même but que le RN qui, lui, a choisi une stratégie de l’ordre, décrédibiliser et délégitimer la démocratie républicaine.

Parce qu’il ne faut jamais oublier que l’objectif des extrêmes et des populismes est bien d’abattre l’ordre démocratique et son Etat de droit.

Il s’agit donc démontrer l’inaptitude de la démocratie libérale à gérer le pays soit en qualifiant ses institutions de répressives – ce que tente de faire actuellement LFI – soit en les qualifiant de chaotiques – ce que tente de faire à l’inverse le RN – pour affirmer qu’il faut un régime fort que bien sûr chacun des extrêmes affirme que sa version permettra une meilleure société.

C’est ce qu’elles ont toujours professé, du communisme au nazisme en passant par le fascisme ou la royauté absolue ainsi que leurs avatars.

Tout le contraire de ce que disent les défenseurs de la démocratie républicaine libérale qui estiment au contraire que seule un régime de liberté responsable est capable d’émanciper les individus et leur permettre de réaliser au mieux leur projet de vie dans le réel et non dans des fantasmagories qui ont toutes échoué dans l’Histoire apportant violences et désolations.

Car, au-delà des stratégies qui peuvent être différentes et même s’inverser selon les époques, l’extrême-gauche et l’extrême-droite, aujourd’hui plus qu’hier dans leur dimension populiste, sont de même nature – Jean-Marie Le Pen, par exemple, a toujours dit qu’il avait de l’estime pour les militants d’extrême-gauche parce qu’ils étaient prêts comme ceux d’extrême-droite à se battre dans toutes les dimensions de la violence contre leur même ennemi, la démocratie.

Et ce n’est pas un hasard si Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon étaient des défenseurs du régime mi-autocratique, mi-totalitaire (et qui est devenu depuis exclusivement totalitaire) de Vladimir Poutine et qu’ils demeurent ambigus même depuis l’invasion de l’Ukraine.

Les derniers faits d’arme de LFI dans le cadre de cette stratégie du désordre et qui ciblent principalement l’Assemblée nationale, c’est-à-dire le cœur de ce qu’est une démocratie représentative, parlent d’eux-mêmes ainsi que les réactions déjà écrites devant les réponses de l’Etat de droit.

Et qu’on ne s’y trompe pas, ces stratégies vont continuer parce qu’elles sont les seules qui peuvent permettre aux extrêmes de conquérir le pouvoir en les mêlant à ce que toutes les idéologies totalitaires utilisent de tout temps que l’on appelait propagande et qui s’appellent désormais fake news, faits et vérités alternatifs, élucubrationisme (complotisme).

Tous les démocrates doivent en être conscients et prêts à combattre au nom de la dignité humaine que seules peuvent apporter la liberté, l'égalité et la fraternité.

Alexandre Vatimbella