Liberté Freedom Libertad Libertà Freiheit Ziyòu Svoboda Phïdama Jiyü

Pages

24 mars 2025

Comme la liberté, la pratique de la sécurité se doit d’être responsable

La liberté afin d’être effective pour le citoyen doit être accompagnée de la sécurité.  

Sans assez de sécurité, pas de liberté. 

Mais, la liberté pour exister ne doit pas être étouffée par cette même sécurité. 

Avec trop de sécurité, pas de liberté. 

Comment atteindre ce difficile équilibre dans une démocratie et est-ce possible? 

La question n’est évidemment pas nouvelle et le duo liberté-sécurité est au centre d’une des questions les plus éminentes concernant la démocratie. 

La société a pour tâche première d’assurer la sécurité de ses membres, c’est là même sa principale légitimité. 

Ainsi, à quoi servirait-elle si sa vie était menacée chaque fois que l’on devait sortir dans la rue, si on pouvait se faire voler en toute impunité, si les assassins n’encouraient aucune sanction? 

Mais la démocratie ne peut pas se contenter d’assurer la sécurité, elle doit offrir la liberté effective à tous. 

Et, qui plus est, dans la sécurité. 

A quoi servirait-elle, en effet, si la licence permettait à certains de faire ce qu’ils veulent au détriment de tous les autres, si elle ne pouvait assurer à chacun sa liberté d’opinion et sa capacité à vivre son individualité? 

Comme tout juste équilibre, celui qui unit liberté et sécurité est constamment en péril et doit être sans cesse réajusté. 

Cependant, il ne doit jamais pencher de manière trop prononcée d’un côté ou de l’autre. 

La menace terroriste est emblématique de cette obligation de trouver un compromis acceptable pour que la liberté puisse s’exercer dans la sécurité mais que cette dernière, tout en étant renforcée, ne limite pas le cœur même des libertés collectives et individuelles. 

Ici, le maître mot est «responsabilité».

Jouir de la liberté implique d’être responsable de ses actes et d’en rendre compte si l’on tombe dans la licence.

Jouir de la sécurité implique qu’on ne la confonde pas avec imposition de sa volonté au détriment des autres pour mettre en place un ordre qui les priverait de leurs droits fondamentaux à être libres.

Il faut ainsi aboutir à ce juste équilibre où, dans une société d’égaux, la sécurité n’entrave pas la liberté et où la liberté ne menace pas la sécurité.

Et un seul régime permet d’y parvenir, c’est la démocratie républicaine libérale.

C’est d’ailleurs sa première mission sur laquelle toutes les autres peuvent et doivent s’appuyer.

C’est à l’aune de sa réalisation effective que l’on peut juger de la réalité de la démocratie et de son niveau d’accomplissement.

Alexandre Vatimbella

 




17 mars 2025

De la différence entre la démocratie et le projet démocratique

La démocratie c’est un régime qui permet le pouvoir du peuple par le peuple pour le peuple.

On peut ajouter pour que la démocratie existe, chacun doit voter librement en son âme et conscience et qu’un vote en égale un autre donc que les notions de liberté et d’égalité constituent le socle sur lequel elle repose.

Mais cela ne va pas plus loin.

La démocratie de ce point de vue n’est qu’une sorte de procédure qui permet à chaque citoyen d’exercer son droit de vote pour choisir ses représentants ou pour voter directement (dans le cadre de la démocratie représentative par le référendum).

Tel n’est pas le cas du projet démocratique qui est sans doute mal nommé et qui pourrait être appelé de manière plus appropriée «projet humaniste» et qui élève la démocratie à une «dignitocratie» ou «respectocratie».

Ainsi, le projet démocratique ou humaniste ne se limite pas à donner le droit de vote et à faire d’un régime celui du peuple par le peuple et pour le peuple mais de faire de l’individu, un citoyen éclairé et responsable capable de prendre en main son projet de vie et de le construire avec succès.

Un citoyen auquel la société garantit son autonomie ainsi que le respect de sa dignité et de son individualité.

Même si la démocratie stricto sensu comme procédure politique demande pour fonctionner du mieux possible un tel citoyen, elle peut néanmoins exister, comme on le constate quotidiennement depuis son introduction, sans celui-ci, c’est-à-dire avec des individus incapables de prendre leur projet de vie en main, incapable de distinguer leurs intérêts, ceux de leurs proches et ceux de la société dans laquelle ils vivent et auxquels n’est garanti ni leurs dignités, ni leurs individualités mais ayant pourtant ce droit de vote dans une société dont le régime est souvent à l’opposé du projet démocratique ou humaniste.

Cette différence entre la démocratie, simple procédure politique, et le projet démocratique ou humaniste, régime basé sur des valeurs, des principes et des règles humanistes, permet à des pays autocratiques d’affirmer être des démocraties que l’on nomme «démocraties illibérales», une sorte d’oxymore qui n’en est pas un si l’on fait fi de tout ce qui devrait accompagner la tenue d’élections au suffrage universel pour qu’il s’agisse d’une «vraie démocratie» c’est-à-dire d’une «dignitocratie» ou «respectocratie».

Il semble donc important de pouvoir renommer ce qui doit l’être pour ne pas confondre une simple technique électorale et un projet politique humaniste tant le terme de démocratie a été instrumentalisé et dévoyé depuis son invention en Grèce où déjà il prêtait à tous les détournements puisque considérer Athènes comme une démocratie alors que le fait que les femmes et les esclaves ne pouvaient voter était déjà une apparence, de même pour la démocratie américaine originelle qui empêchait les noirs et les «native americans» d’être des citoyens ayant le droit de vote.

Alexandre Vatimnbella