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19 octobre 2025

L'instabilité politique c'est d'abord la puissance des extrêmes

C’est à la mode, nous sommes entrés dans l’instabilité politique nous répète-t-on sans cesse.

Mais celle-ci n’est pas aussi récente que l’on veut bien nous le dire.

Cette instabilité date de la montée en puissance de l’extrême-droite.

Plus récemment, elle a pris un tour plus menaçant avec l’émergence d’une forte extrême-gauche.

Car l’instabilité politique de ce troisième millénaire est bien la conséquence de ces extrémismes populistes et, désormais, de leurs alliés radicaux.

Et évidemment de leurs électeurs qui jouent la politique du pire, soit par envie, soit par haine, soit par bêtise.

Vouloir blâmer les partis politiques de gauche, du centre et de droite attachés à la démocratie républicaine libérale est tout aussi mensonger que dangereux parce que cela accrédite la thèse selon laquelle ces «tous pourris» doivent être remplacés par un régime fort à tendance autocratique voire totalitaire, ce que proposent les extrêmes comme le RN et LFI en France.

Un régime fort qui, bien sûr, mettrait fin à cette instabilité.

Les exemples actuels et du passé montrent que c’est évidemment faux et que la seule chose à laquelle ces extrêmes populistes veulent mettre fin c’est la démocratie républicaine libérale.

Bien sûr, cela ne dédouane pas les partis «de gouvernement» de leur irresponsabilité dans la prise de conscience qu’il faut tout faire pour éviter l’arrivée au pouvoir de ces ennemis de la liberté.

Au lieu de s’unir parce que la situation l’exige, ils se complaisent dans des querelles d’un autre siècle qui sont, pour l’instant, secondaires.

Et ces querelles sont instrumentalisés par ces extrêmes mais aussi par les médias en affirmant qu’elles sont les causes de l’instabilité, ce qui renforce l’idée qu’il faut un régime fort.

Nous avons déjà vécu cet épisode il y a bientôt cent ans.

Il a fini dans le pire conflit et à 60 millions de morts.

Alexandre Vatimbella 



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13 septembre 2025

L’internationale totalitaire défie les démocraties

Trois des pires dictateurs de la planète se sont retrouvés récemment à Pékin pour se congratuler et afficher toute leur détermination à combattre la liberté dans le monde devant un imposant défilé militaire censé démontrer la puissance de cette alliance, enfin, surtout de la Chine qui est le leader indiscutable de cette internationale totalitaire.

Xi, Poutine, Kim, ils étaient là, tous les trois, sourires aux lèvres, sang aux mains, trois criminels accusés de génocide, de crimes de guerre et d’assassinats en tout genre notamment de leur population.

Un bien triste tableau qui n’est pas nouveau et qui est l’avant-garde de cette internationale totalitaire – dont les autres représentants étaient tous là pour accompagner le trio infernal – qui a choisi d’en découdre contre les démocraties afin d’imposer son ordre qui fascine tant Trump.

Et d’ailleurs, ses leaders ne s’en cachent pas ou plus.

Xi continue de renforcer son armée et peaufine ses plans d’invasion de Taïwan qui pourrait conduire à une guerre généralisée en Asie voire dans le monde, ce qui ne l’effraie guère puisque son «rêve chinois» est d’imposer son ordre totalitaire à la planète.

Poutine continue son agression contre l’Ukraine et menace quotidiennement l’Occident de s’en prendre à lui, les dernières incursions de drones au-dessus de la Pologne et la tentative de truquer les prochaines élections en Moldavie sont les derniers exemples criants de cette volonté de déclencher un conflit généralisé depuis qu’il a reçu le soutien de Xi et du nord-coréen Kim.

Ce dernier ne cesse de renforcer son armée et de développer son arsenal nucléaire tout en aidant Poutine concrètement en envoyant des soldats en Ukraine ou ils rejoignent ceux que la Chine a mis à disposition du dictateur russe en prétendant que ce sont des «mercenaires»…

Au vu de leurs agissements clairement tournés contre la démocratie, qui peut encore prétendre, à part leur propagande éhontée et leurs relais dans nos pays de liberté, qu’ils recherchent la paix et que la menace de guerre n’est pas bien réelle et peut-être pas si lointaine?

Ce défi doit être relevé si nous ne voulons pas passer sous la coupe de dictateurs dont les modèles sont Mao, Staline mais aussi Hitler, les trois plus grands criminels du 20e siècle er parmi les plus atroces dirigeants que l’Humanité a généré.

Nous avons vu ce que ces derniers étaient capables de faire, comment ils ont fait croire que leurs motivations n’étaient que pacifiques et quel a été leurs bilans.

Xi, Poutine, Kim et leurs bandes de criminels sont du même acabit.

Allons-nous faire les mêmes erreurs avec eux que celles que nous avons faites avec leurs modèles il n’y a pas si longtemps?

Alexandre Vatimbella 



06 juin 2025

Réalisme et utopie également indispensables

Devrions-nous cesser de rêver et ne nous confronter qu’au réel?

Pas si sûr!

Bien sûr, les utopies ne sont que des utopies.

Pire, lorsque l’on tente d’appliquer certaines d’entre elles pour soi-disant créer le paradis sur terre, elles aboutissent exactement à l’inverse en devenant des enfers au sol jonché de leurs victimes innocentes.

Car les utopistes qui les imaginent se croient souvent investis d’une mission messianique et détenteur de la Vérité avec une majuscule.

Une fois au pouvoir, ils ne tolèrent aucune contestation et tentent de tordre le cou à la réalité ce qui ne gêne guère celle-ci mais provoque, en revanche, un univers concentrationnaire où les victimes peuvent se compter en millions.

D’autant que derrière l’utopie tout un monde corrompu et prévaricateur se constitue, l’utopie n’étant plus qu’un paravent aux racines mortes.

Mais il n’en reste pas moins vrai que pour nombre d’entre elles, l’objectif est bien un monde meilleur où l’humain serait plus libre, plus égal, plus fraternel, où sa dignité serait mieux protégée, où son individualité serait plus épanouie, où ses choix de vie seraient tolérés, où la communauté serait plus conviviale, etc.

Elles ne peuvent être condamnées pour leurs idéaux humanistes, bien au contraire.

Nous rêvons beaucoup et nous inventons de multiples utopies et c’est une bonne chose.

Vouloir mettre en place une société universelle où chacun sera heureux et content de sort, où l’on respectera sa dignité et son individualité n’est pas une bêtise, ni une perte de temps. 

Nous avons besoin d’horizons où l’Humanité serait capable de vivre en paix et en harmonie tout en permettant à chacun de réaliser son projet de vie au mieux de ce qu’il est possible. 

Mais aujourd’hui, aucune utopie concrètement appliquée ne nous y a mené et peut-être, malheureusement, nous n’y parviendrons jamais.

Dès lors, avant d’être capables d’installer le paradis sur terre ou ce qui y ressemble, il nous faut vivre dans le réel.

Non pas pour nous y soumettre mais justement pour pouvoir, si n’est le dominer, en tout cas le maîtriser du mieux possible et ainsi pouvoir le changer en l’améliorant dans le sens du progrès du genre humain, chaque petite avancée étant bonne à prendre. 

C’est cela notre responsabilité d’humain et de citoyen responsable.

Inventer un monde meilleur et chercher à le construire n’est donc pas une erreur mais il ne doit pas être une justification pour refuser de vivre dans le réel et le nier est une faute en matière politique au prix qui peut devenir exorbitant.

N’oublions jamais que le réel s’impose à nous et qu’il nous oblige à agir en fonction de ce qu’il nous propose et même parfois à des adaptations plus ou moins douloureuses de nos objectifs.

Certaines de ces adaptations sont existentielles d’autres sont circonstancielles, c’est-à-dire qu’elles découlent d’une conjoncture particulière mais n’ont vocation qu’à durer tant que la situation qui les imposent perdure notamment lorsqu’il s’agit de nos comportements que nous pouvons changer.

Le réel c’est évidemment des contraintes cependant, malgré ce que disent certains, elles viennent avant tout de la vie avant d’être de la responsabilité de la société. 

Pour celles qui viennent de nature humaine, dans ce lot nous pouvons essayer et heureusement en corriger pour réussir à nous en émanciper.

Mais si la société peut et doit être juste pour tout le monde et que cette tâche nous incombe, l’ajustice de la vie c’est-à-dire l’absence de justice qui est une des caractéristiques – et non l’injustice de la société –, est une réalité incontournable qui, en même temps, nous assure que nous sommes chacun de nous unique et donc que notre existence vaut le coup d’être vécue parce qu’une aventure qui n’appartient qu’à chacun de nous.

C’est aussi là la limite finale de toute utopie ainsi qu'elle est sans doute une référence plus qu'un but réalisable et le règne éternel de la réalité.

Alexandre Vatimbella

 


01 juin 2025

Oui aux «faiblesses» de la démocratie, non à sa «naïveté

Face aux autocraties et aux totalitarismes, la démocratie a des «faiblesses» inhérentes à son essence même, ses valeurs morales et humanistes.

Dès lors, elle s’expose à la violence inhérente à ses opposants qu’ils agissent en son sein même ou qu’ils soient extérieurs à elle-même.

La démocratie c’est le régime des «faibles» parce qu’elle est d’abord là pour les protéger contre les menées des «forts» alors que les autocraties et les totalitarismes sont le régime des «forts» de ceux qui s’accaparent le pouvoir par la force et font subir leurs lois iniques aux «faibles».

La démocratie est donc fragile parce qu’elle considère tous ses membres comme égaux et détenant chacun une part de la souveraineté dont la totalité appartient au peuple.

C’est une réalité qui ne peut changer mais c’est ce qui fait la force morale de la démocratie et sa beauté humaniste.

Néanmoins, si l’on doit «faire avec» ces faiblesses, en revanche on ne peut accepter la «naïveté» des démocraties face aux menées des autocraties et des totalitarismes.

Car sa fragilité ne saurait justifier la simplesse voire la niaiserie que montrent trop souvent les gouvernements démocratiques face à leurs prédateurs.

Ainsi, contre les attaques de ceux tant de l’intérieur que de l’extérieur, en aucun cas une démocratie digne de ce nom ne doit pas brader ses valeurs, ses principes et ses règles, jamais elle ne doit reculer sur ses fondamentaux.

D’autant que la légitimité du régime démocratique est indiscutable alors que celle des régimes autocratiques et totalitaires est une fraude.

Dès lors, les pays du monde libre ne doivent à aucun prix être intimidés par les menaces et les déstabilisations mais doivent répondre du tac au tac et montrer leur puissance qui leur vient de la fragilité et de la faiblesse de la démocratie, celle qui fait qu’elle est la seule représentante de la légitimité d’un peuple libre et composé d’êtres humains égaux.

Or ce n’est pas toujours le cas.

Comme lors d’épisodes chaotiques tel celui que nous vivons en ce moment où les pays démocratiques reculent souvent ou sont prêts à des compromissions pour soi-disant sauver la paix et la liberté.

Sauf que l’Histoire nous enseigne que de reculades en reculades, de naïvetés en naïvetés, c’est exactement le contraire qui se produit.

La naïveté n’est jamais acceptable car elle associe toujours la défaite au déshonneur.

Alexandre Vatimbella

 





31 mai 2025

Ça veut dire quoi «démocratie» aujourd’hui

Le terme «démocratie» a toujours fait l’objet de définitions différentes, de controverses, d’instrumentalisation (comme les fameuses «démocraties populaires» de l’Est sous le joug alors de l’URSS) ou de catégorisation discutable et discutée (comme les désormais et soi-disant «démocraties illibérales»).

Dès lors, il n’est pas illégitime de se demander qu’est-ce qu’une démocratie aujourd’hui.

En partant de l’origine c’est un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple, une définition donnée à Abraham Lincoln lors de son adresse aux morts sur le champ de bataille de Gettysburg lors de la guerre de Sécession (Guerre civile pour les Américains).

Elle était une sorte de définition moderne de ce que les philosophes grecs à l’instar d’Aristote qualifiaient de démocratie.

Encore faut-il ajouter que Lincoln parlait alors de la seule démocratie de la planète qui était celle étasunienne et qui était une démocratie représentative et non directe, cette dernière étant la seule véritable démocratie selon ses défenseurs à l’instar de Rousseau, même si celui-ci concluait qu’elle était impossible à mettre en œuvre.

Mais c’est cette démocratie républicaine libérale qui est devenue le modèle de ce que l’on a appelé jusque récemment une démocratie.

Bien sûr, il existait des variantes mais, globalement, en utilisant le terme «démocratie», on parlait de la même chose, d’une société libre qui défendait des valeurs humanistes.

Cependant, on voit déjà que cette définition moderne issue surtout de la Révolution française et des Lumières, ne concernait plus seulement une «technique» de gouvernement celle «du peuple, par le peuple et pour le peuple».

On y avait ajouté tout un corpus, au fil du temps avec des déclarations des droits de l’humain, des éléments de «démocratie sociale», etc.

Sauf que, en ce 21e siècle, après l’instrumentalisation par les régimes communistes du terme «démocratie» affublée d’un adjectif «populaire» au 20e, on a vu apparaître la démocratie «illibérale».

Celle-ci est un oxymore si l’on prend ce que l’on entend par démocratie au sens large mais qui ne l’est plus si l’on s’attache uniquement à la démocratie en tant que technique électorale et gouvernementale.

Car, à part le fait que le peuple élit des représentants qui gouvernent son nom et pour son intérêt, rien ne concerne alors le respect de quelques valeurs, principes ou règles autres et notamment tout ce qui a à voir avec l’humanisme.

C’est pourquoi il est sans doute important de procéder à une actualisation du terme «démocratie».

Soit on considère qu’est une démocratie, un pays qui organise des élections plus ou moins libres pour élire des représentants qui gouverneront en son nom, donc qu’il s’agit uniquement d’un système électoral qui permet au peuple de voter pour ceux qui vont le représenter et gouverner à sa place.

Soit on considère qu’est une démocratie, le pays qui développe le «projet démocratique» qui ne limite pas à élire des représentants mais qui est un corpus de valeurs, de règles et de principes qui visent à l’émancipation des individus en les transformants en des citoyens qui ont des droits et des devoirs et qui bénéficient du respect de leur dignité et de leur individualité dans le cadre d’une société sous l’égide de la liberté, de l’égalité et de la fraternité et régit par l’Etat de droit.

Si l’on opte pour la première définition, il est urgent de rebaptiser la démocratie du projet démocratique et j’ai déjà, à plusieurs reprises, estimé qu’il faudrait alors l’appeler «respectocratie» ou «dignitocratie».

Il faut bien comprendre qu’il ne s’agit nullement de s’amuser à trouver des nouveaux noms pour le plaisir mais il est primordial, surtout en démocratie, de bien nommer les choses et de ne pas laisser la place à l’ambiguïté qui permet souvent aux adversaires des valeurs humanistes de semer le trouble sur ce que sont les véritables objectifs de leurs propres desseins.

Et si la démocratie peut être tout et son contraire, elle sera forcément perdante à terme.

Alexandre Vatimbella